Posted on 10 novembre 2019
Bonjour,
J’ai terminé Tiens bon de Nina LaCour paru le 17 octobre chez Hugo&Cie, que je remercie pour l’envoi.
Tiens bon est une lecture qui m’a beaucoup plu. Mais selon moi un des romans les plus difficiles de la collection New Way. Un roman très fort. Une lecture qui se démarque clairement. Et un objet-livre qui lui-aussi se démarque, un beau travail qui n’est pas superflu.
« À trois ou quatre heures du matin, je m’éveille en sursaut, fixant mon regard sur les constellations peintes au plafond. J’essaie de ne pas cligner les paupières trop longtemps car, alors, je vois le visage d’Ingrid, […]. »
Cette nuit-là, Ingrid a promis à Caitlin qu’elle la suivrait où qu’elle aille. Pourtant, le lendemain matin, Ingrid était partie… pour toujours. Le suicide de sa meilleure amie percute Cailtin de plein fouet. Comment continuer à vivre sans les rires, la complicité, les sessions photo dans le cinéma désaffecté et les secrets qu’elles partageaient au quotidien ? Et surtout, pourquoi ? Se lever le matin ressemble désormais à un challenge impossible.
Pourtant, il faut bien retourner au lycée… Le seul indice qu’Ingrid a laissé derrière elle, c’est son journal. Peut-être Caitlin saura-t-elle comprendre ce que son amie a traversé et pourquoi elle a pris une telle décision ? Au fil des pages, elle devra affronter fa vérité, mais aussi ses propres démons…
L’impact est incroyable. Le suicide, le deuil, la reconstruction, la maladie, la dépression… sont des sujets difficiles à aborder. De la collection New Way (ma préférée chez Hugo) plusieurs romans m’ont déjà profondément touchée et marquée, je pense notamment à Risk de Fleur Ferris. Mais je ne pensais pas croiser en cette fin d’année un livre qui me souffle autant, puis Tiens bon est arrivé dans ma boîte aux lettres..
Je m’attendais plus ou moins à rencontrer dans un premier temps les deux amies, avant le drame, mais l’auteure a fait un autre choix. Dès le début on va en apprendre beaucoup sur l’état d’esprit de Caitlin, une adolescente dont la meilleure amie, Ingrid, s’est suicidée.
« Maman prononce le nom d’Ingrid et je me mets à fredonner, non pas la mélodie d’une chanson mais juste une note tenue. Je sais que ça me donne l’air d’une folle, je sais que ça ne changera rien, mais ça vaut mieux que de pleurer, de hurler, ça vaut mieux que d’écouter ce qu’on me dit. »
« En principe, j’aurais dû avoir mon permis il y a trois mois mais, au lieu de m’entraîner aux créneaux, je regardais le cercueil de mon amie s’enfoncer dans le sol. »
Les premières pages ne nous épargnent pas, on s’imprègne de la façon dont le suicide d’Ingrid affecte Caitlin. J’ai trouvé très juste, franche et simple la manière dont l’auteure retranscrit ses difficultés. Je voulais être touchée par ce livre, mais pas trop. L’auteure a su s’y prendre même si, je ne vous le cache pas, je me suis sentie un peu acculée. Pas trop acculée, mais assez pour que le message se répercute en moi douloureusement. Pourtant, je vous rassure : la plume de l’auteure est bien plus douce et fraîche que vous ne vous l’imaginez. L’écriture est moderne et pleine de spontanéité, j’aime ça, et -je l’ai mentionné plus haut- le format de ce livre est particulier.
Déjà, ce livre est beau. Vraiment beau. Il suffit d’en voir la couverture, ainsi que les deuxième et troisième de couverture. Le roman est aussi illustré et formaté pour répondre à l’histoire et à la lecture du journal d’Ingrid. Mais ce contenu atypique n’est pas juste un divertissement, il n’est pas superflu. Il aide le lecteur à se projeter et influence également énormément l’atmosphère de lecture, car celle-ci peu agiter. L’auteure ne fait pas particulièrement dans le sensationnel mais elle m’a remuée. Ce pourquoi j’ai apprécié les choix et la mise en page , ils apaisent largement.
Tiens bon est une histoire de reconstruction. Suite au drame et à la découverte du journal intime de son amie, on suit Caitlin à travers le deuil et la dépression, l’après, à travers une année sans Ingrid. Sans la jeune fille ou presque, parce que celle-ci est encore partout. Les deux jeunes filles étaient si proches. Pourquoi Caitlin n’a rien vu, ou pas assez… Comment gérer l’après…
Peut-être que j’aurais apprécié moins de frustration quant à la lecture du journal – mais c’est une frustration récurrente dans tous les romans du genre, il faut bien faire durer les incertitudes.
En bref ? J’ai aimé cette lecture. Je l’ai trouvée forte, mais honnête. Avec une plume et une mise en page parfaites pour aborder des sujets difficiles.
∴ TRÈS BONNE LECTURE ∴
Posted on 26 janvier 2018
LOVE REDEMPTION
Auteure : Laura BROWN
Édité chez Collection &H
Résumé : Seules les histoires d’amour qui peuvent nous blesser méritent d’être vécues
Ne rien attendre de personne et contrôler chaque aspect de sa vie, c’est le seul moyen que Carli a trouvé de se protéger. Alors oui, ça veut dire laisser la peur guider ses choix, mais dans un monde où elle n’a jamais réussi à s’intégrer en tant que malentendante, ça veut surtout dire survivre, tout simplement. Mais ça, c’était avant de rencontrer Reed, avec son charme à couper le souffle et sa façon intense de la regarder… Désormais, survivre ne suffit plus. Carli veut vivre. Seulement elle n’a jamais eu aussi peur de sa vie. Car prendre le risque de vivre, c’est aussi prendre celui de tout perdre… y compris Reed.
Posted on 20 décembre 2017
Bonjour,
Le VIH et le deuil, l’auteure n’a pas choisi la facilité en écrivant ce roman. Mais le travail est remarquable et l’histoire, poignante. C’est la curiosité et un peu une amie ❤ qui m’ont amenée à télécharger la première partie du roman que l’auteure propose très gentiment sur son site internet. Ce n’est que quelques lectures en retard plus tard que je me suis attaquée à cette première partie…
En revenant dans la ville où il a grandi, Daniel se donne une ultime chance d’être heureux. S’il échoue, il laissera le VIH l’achever… Après avoir perdu ses parents, Kalinda a tiré un trait sur son avenir pour éduquer ses deux jeunes frères et sa sœur. Pourtant, elle ne peut se résoudre au sacrifice qu’est devenue sa vie… Un soir, sur le parking où il se gare chaque jour depuis un an, Daniel fait la rencontre de Kalinda. Très vite, pour les deux jeunes gens, l’espoir s’éveille. Mais pour avoir une chance d’être aimée, Kalinda décide de mentir sur sa situation : après tout, qui voudrait d’une femme avec trois enfants à sa charge ? Alors que Daniel s’efforce de construire un avenir, le mensonge et l’entêtement de Kalinda menacent de tout compromettre. Entre éclats d’amour et de colère, quel sentiment vaincra ?
Je suis restée scotchée. Comment avais-je pu laisser de côté cette petite pépite ? Et, bien sûr, il me fallait lire ce roman dans son entièreté. Et vite. Il m’était impossible de ne pas lire la suite tant les personnages m’avaient émue, tant j’avais besoin de savoir ce qu’il allait advenir de leur histoire naissante mais difficile.
Deux personnages, deux destins bouleversants
Ni l’un ni l’autre n’avait demandé à ce que sa vie soit ou devienne aussi compliquée…
Daniel est revenu dans la maison qu’il a partagé avec sa mère pour se donner une dernière chance, une vie dans laquelle le VIH, dont il est porteur, ne serait plus un frein. S’il a retrouvé un travail qui lui convient, c’est l’amour qu’il recherche. Un amour dont il a toujours profondément manqué. Daniel voudrait que ce nouveau départ lui offre cet amour, le vrai, celui que le VIH n’éloignerait pas. Et si cette tentative de vivre une vie normale ne réussit pas, ce sera la dernière, il ne s’acharnera plus. Il se laissera mourir.
Kalinda a dû faire face au cruel décès de ses parents dans un accident de voiture. Une tragédie qu’elle doit affronter avec le reste de sa famille, car aujourd’hui Kalinda est la tutrice de ses deux frères et de sa sœur. Un bouleversement dans sa vie qui remet tout en question. Son fiancé l’a lâchement quittée et c’est presque seule qu’elle doit faire face à sa nouvelle situation.
Le hasard va pousser Daniel et Kalinda à se rencontrer sur un parking. Une rencontre fortuite qui va chambouler la vie des deux jeunes gens. Mais pour lui comme pour elle, l’espoir est-il suffisant quand les casseroles que l’on traîne sont aussi lourdes ? Ils aimeraient tous les deux y croire. Mais entre les doutes et les craintes, il n’est pas toujours évident d’être optimiste. Lui est pris au piège entre le désir, l’espoir et la prudence car, bien entendu, il craint que le VIH fasse fuir la jeune femme. Elle, de son côté, se noie un peu dans ses nouvelles responsabilités et à peur de les infliger à l’autre, alors elle ne dit rien et cache maladroitement tout de sa situation familiale. Deux personnages hésitants et parfois résignés qui ont du mal à se projeter pleinement… Alors, que va-t-il advenir de leur histoire ?
L’angle parfait
L’auteure a su prendre l’angle parfait pour chaque personnage, et j’imagine que cela n’a pas dû être simple. Le résultat du travail d’Anaïs W. n’est pas une histoire d’amour, c’est une histoire de difficultés très loin des romances évidentes et faciles habituelles, mais savamment bien racontée.
Il fallait oser combiner ces deux sujets, chacun d’eux pouvant soutenir à lui seul un roman. C’était un pari dangereux. Un choix que l’auteure a pleinement assumé et maîtrisé. L’espoir au corps est le troisième roman d’Anaïs W mais le premier que je lisais d’elle — et certainement pas le dernier !
Le cœur déchiré
J’ai évidemment était impactée par la tragédie subie par Kalinda et les efforts que sa nouvelle situation nécessite. Parce que le courage et l’amour des siens n’effacent pas les doutes et la peur de mal faire, son personnage a besoin de s’adapter, et d’accepter avant tout ce qui lui arrive. Kalinda est humaine. L’auteure a très bien su mettre en relief son personnage. Ses personnages ! Car Daniel, les enfants et l’entourage des personnages principaux sont tout aussi brillamment élaborés.
Quant au VIH, j’ai été étonnée des lacunes et des idées-reçues que je pouvais encore avoir sur le sujet. Je m’estimais bien informée, mais ce roman nous donne un tout autre angle de vue. Daniel est — sans surprise — mon personnage préféré. Qu’il ne soit pas lisse ou simplement résigné m’a plu, c’est un jeune homme en colère, un personnage tout aussi humain que Kalinda. J’ai eu plaisir à lire que malgré toute l’introspection que sa maladie lui a déjà conférée, il découvrait encore des choses, et se découvrait encore lui-même.
Les espoirs des personnages étaient palpables tout au long du roman, tout autant que leurs douleurs et leurs colères. Jusqu’à la fin j’ai tremblé, le cœur déchiré pour eux.
Je suis sortie de ce roman bouleversée et le souffle court. Cela peut paraître un peu surprenant mais c’est ce qui a, par-dessus tout, fait de cette lecture un véritable coup de cœur ❤
Si ma chronique ne vous a pas totalement convaincus, je vous invite très très chaudement à lire la première partie de ce roman que l’auteure permet de découvrir sur son site, ici.
Cette histoire est magnifique, laissez-vous tenter.